mardi 16 juin 2020

Femmes entrepreneures : motivations et mobilisation des réseaux sociaux

1 – L’entrepreneure, entre famille et entreprise

1.1 – Relativement peu diplômées

10Peu d’entrepreneures avant l’âge de 30 ans : seulement 4 entrepreneures sur 68 étaient âgées de moins de 30 ans au moment de la création de leur entreprise. Cette caractéristique, que nous avons également constatée au cours d’enquêtes réalisées sur des populations masculines, réside moins dans l’allongement de la durée des études que dans l’expérience professionnelle : 36 entrepreneures sur les 68 n’ont pas le BAC, 11 l’ont et seulement 21 ont un diplôme supérieur au Bac. Les entrepreneures, qui ont un diplôme supérieur au BAC, ont un diplôme de niveau BAC + 2 (généralement un Brevet de technicien supérieur). Le domaine dans lequel elles ont étudié correspond dans la majorité des cas au secteur d’activité de leur entreprise (coiffure, soins esthétiques, couture notamment). Pour les autres, leur formation demeure très générale : comptabilité, gestion, commerce, langues (essentiellement l’anglais), droit, etc.). Ces dernières ont fait leurs études dans l’agglomération dunkerquoise (32 sur 68). En dehors de l’agglomération dunkerquoise, les autres ont fait leurs études dans la région du Nord / Pas de Calais, en particulier à Lille, les autres ont fait leurs études dans la région dont elles sont originaires. Quatre entrepreneures seulement ont déclaré avoir fait leurs études à l’Université du Littoral Côte d’Opale, mais la création de celle-ci remonte seulement au début des années 1990, soit une très courte période au regard de l’âge de certaines entrepreneures. Soulignons enfin que ce sont les plus jeunes qui sont les plus diplômées, les plus âgées font plus largement partie de la catégorie « sans diplôme ». Mais, cette caractéristique n’est pas propre aux seules entrepreneures, elle est contestable chez les salariées également. Ce phénomène est donc bien caractéristique de l’évolution de ces trente dernières années : élévation générale du niveau des études et plus particulièrement chez les femmes, comme l’a montré le sociologue Ch. Baudelot (Baudelot, 1992) dans son étude très connue : « Allez les filles ! ». On notera également (et c’est essentiellement le cas parmi les plus jeunes) que nombre d’entrepreneures ont suivi un stage pour les préparer à la création d’entreprise en raison (notamment) de l’augmentation quasi exponentielle du nombre de ces institutions depuis les années 1980. Pendant les années 1960-1970, la question de la création d’entreprise ne se posait puisque l’offre d’emplois salariés était abondante. A. Fouquet (Fouquet, 2005) montre pour sa part que les entrepreneures d’aujourd’hui sont généralement de plus en plus diplômées, mais aussi célibataires et jeunes (ce qui va généralement de pair). Mais, nous reviendrons sur ce sujet ultérieurement lorsque nous aborderons la question du réseau social de l’entrepreneure grâce auquel cette dernière a pu mener son projet à son terme.

1.2 – Vie professionnelle / Vie familiale : une liaison parfois difficile

1165 entrepreneures sur les 68 ont été salariées avant de créer leur entreprise, en généralement dans le secteur d’activité dans lequel elles ont créé leur entreprise. Cette caractéristique est systématique pour les entrepreneures qui ont créé un salon de coiffure (on mesure ici l’importance de l’apprentissage dans les métiers de l’artisanat). On notera cependant le nombre relativement important de femmes qui ont créé leur entreprise après l’âge de 50 ans. Nous avons certes souligné en introduction que nous n’avions pas pu constituer un échantillon représentatif, mais nous observons au niveau national que le taux de femmes demandeurs d’emploi augmente de manière considérable avec l’âge de celles-ci, d’autre part (cette observation est liée à la précédente) qu’une proportion importante de femmes créent une entreprise pour la première fois après l’âge de 50 ans, après avoir élevé leurs enfants. Ce lien entre la vie professionnelle et la vie familiale est aussi très fort (nous pourrons le constater plus tard) au regard du secteur d’activité dans lequel l’entreprise est créée. Ce sont généralement le prolongement d’activités domestiques et / ou de services à la personne. Dans un même registre, les analyses sur l’emploi (salarié) des femmes tendent à montrer que les emplois de ces dernières se situent également dans le prolongement de leurs activités domestiques : éducation, santé, services à la personne notamment.

12La majorité des entrepreneures interrogées sont mariées ou vivent maritalement (50 sur 68), très peu sont divorcées ou veuves (6 sur 68) ou encore célibataires (10 sur 68). Compte tenu des tranches d’âge auxquels nous avons affaire, ces résultats sont conformes à la moyenne nationale (la majorité des femmes interrogées ont créé leur entreprise entre 31 et 40 ans). Ce qui signifie en début de carrière professionnelle, alors que la majorité d’entre elles ont soit un ou deux enfants. La question des enfants ne semble pas un problème puisque 57 sur 68 déclarent ne pas avoir de problèmes pour concilier leur vie professionnelle et leur vie familiale. Au contraire, étant propriétaires, certaines d’entre elles ont amené leur(s) enfant(s) sur leur lieu de travail. Mais, cela ne représente pas une majorité de cas. Ceux qui sont scolarisés vont à l’école et les plus âgés se prennent en charge. Mais, cette affirmation doit être nuancée au regard des questions ultérieures qui seront posées aux entrepreneures. Nous leur avons demandé d’analyser la situation de leur entreprise et si elles avaient des difficultés particulières. Nombre d’entre elles ont regretté l’absence de structures d’accueil adaptées pour les jeunes enfants (modulables en fonction de leur activité entrepreneuriale). Ce sont en définitive les plus âgées qui libérées des contraintes de garde d’enfants se montrent les plus dynamiques. Comme si elles avaient du temps à rattraper…

1.3 – Un ancrage territorial très fort

13La majeure partie des entrepreneures interrogées sont originaires de la région du Nord / Pas de Calais (44 sur 68) dont plus spécifiquement 34 de l’agglomération dunkerquoise. La création d’entreprise, pour les femmes comme pour les hommes, semble être puissamment influencée par un facteur territorial. Nous avons pu constater lors d’enquêtes précédentes évoquées plus haut que nombre d’individus avaient opté pour la création d’entreprise afin de rester dans leur région d’origine, c’est-à-dire aussi à proximité de leur famille. Changer de ville, déménager, c’est aussi coûteux. Mais, on crée son entreprise dans une région que l’on connait c’est aussi l’assurance d’une clientèle de départ parce que l’on est connu et reconnu – importance du réseau de relations sociales informelles notamment), d’un autre côté si le conjoint a un emploi dans la région, on ne prend pas le risque de déménager en allant rechercher un emploi (salarié) dans une autre région, car ce serait prendre le risque de perdre une source de revenu stable. Il est à noter que nous n’avons pas parmi les entrepreneures interrogées (outre les célibataires, les veuves et les divorcées) de femmes dont l’activité entrepreneuriale constitue l’unique source de revenu du foyer.

1.4 – Créer son entreprise, créer son emploi ? pour être indépendante ?

14Contrairement à une idée souvent répendue, ce ne sont pas les facteurs familiaux qui ont conduit la majorité de ces femmes à devenir entrepreneures : 3 sur 68 déclarent avoir créé leur entreprise pour raisons familiales. En revanche, les facteurs « emploi » et « raisons économiques » semblent primordiaux. Mais, d’un autre côté, aucune des entrepreneures interrogées n’était demandeur d’emploi avant la création de leur entreprise. Ce n’est donc pas le chômage qui les a conduit à créer une entreprise. C’est également ce qui ressort de l’enquête de A. Fouquet (Fouquet, 2005) que nous avons citée précédemment. Certes la « volonté d’indépendance » et « l’accomplissement personnel » sont largement cités, mais ces raisons sont largement liées à des facteurs économiques car comment être indépendante en l’absence de revenu ? En définitive ce désir d’indépendance n’est pas propre aux entrepreneures. Nous pouvons le constater parmi les salariées puisque l’indépendance est d’abord une indépendance financière quelle qu’en soit l’origine : activité entrepreneuriale ou salariée.

2 – L’entreprise, le prolongement de la cellule familiale ?

2.1 – Secteur de création : les services aux particuliers

15L’immense majorité des entreprises créées le sont dans les services (commerces de détail, coiffure, soins esthétiques, immobilier, toilettage des animaux domestiques, etc.). Cette caractéristique sectorielle n’est pas propre à notre enquête, nous la constatons au niveau national (Fouquet, 39). On ne compte qu’une entreprise en dehors des services : elle a été créée dans le bâtiment. Il s’agit d’une entreprise implantée à Coudekerque-Branche (banlieue ouvrière de Dunkerque), spécialisée dans les travaux de peinture et de revêtement de sol. Il s’agit essentiellement de la décoration intérieure des habitations. Les secteurs d’activité dans lesquels les entreprises ont été créées sont largement tournés vers la femme, l’enfant et la famille : coiffure, soins esthétiques, habillement et accessoires de mode, vente de livres pour enfants, toilettage des animaux domestiques, et alimentation. La création de l’entreprise apparaît manifestement comme le prolongement direct de la cellule familiale par la gamme d’activités qu’elle offre. Nous constatons de plus que ces entreprises se concentrent principalement sur un marché de particuliers. Une seule entreprise sur les 68 a une clientèle exclusivement composée d’entreprises.

2.2 – De l’idée à sa réalisation, un projet mûrement réfléchi ? Une opportunité inattendue ?

16Pour une petite majorité d’entrepreneures, le temps de passage entre l’idée de la création et sa réalisation effective varie entre six mois et un an (27 entrepreneures sur 68). Pour les autres, la réponse est beaucoup plus imprécise (deux ans, huit mois, trois semaines), enfin nous distinguons un petit groupe d’entrepreneures qui déclarent « je ne sais », « longtemps » ou encore « peu de temps », etc. La réponse est d’ordre qualitatif, l’entrepreneure est dans l’incapacité d’évaluer la durée de cette période. Et que dire de cette entrepreneure qui déclare : « des années, un rêve ». Cette formule est riche de signification car elle montre dans ce cas précis que créer une entreprise était l’aboutissement d’un projet de longue haleine, non le résultat d’une opportunité inattendue, du hasard. Ce type de réponse est très marginal, mais donne une idée de l’état d’esprit dans lequel se trouvait l’entrepreneure au moment de la création. Le manque de précision dans l’évaluation.

2.3 – De très petites entreprises

1728 entreprises ne comptent aucun salarié. 28 en comptent un. Nous sommes bien comme nous l’avions énoncé plus haut dans une logique d’autocréation d’emploi : créer son entreprise pour créer son emploi et… être indépendante ! C’est aussi une caractéristique fréquente au niveau national (Fouquet, 2005). Mais, d’un autre côté, rappelons que nombre de ces entreprises ont été créées en 2003, et que l’enquête s’est déroulée en 2006, soit des entreprises avec une courte histoire derrière elles, et par conséquent très fragiles. Mais, les entreprises les plus anciennes comptent aussi peu de salariés. Nous retrouvons par conséquent une spécificité qui n’est pas propre aux petites entreprises fondées par des femmes, mais aux petites entreprises d’une manière générale, aux très petites entreprises pour lesquelles les dirigeants privilégient une reproduction à l’identique en mettant davantage l’accent sur la formation du patrimoine familial dont l’entreprise est partie intégrante (Ferrier, 2002 ; Marchesnay, 2000).

2.4 – Moyens de financement : épargne propre et crédit bancaire

18Le crédit bancaire et l’épargne personnelle de l’entrepreneure constituent la première source de financement de l’entreprise. On peut être étonnée dans cette enquête de l’importance relativement plus forte du crédit bancaire par rapport à l’épargne propre de l’entrepreneure, mais aussi par la faible participation des proches en termes absolus, mais aussi relatifs en comparaison avec le poids très fort des aides à la création d’entreprise dont ont bénéficié ces entrepreneures. Cette caractéristique doit être soulignée car dans le cadre des enquêtes réalisées auprès d’une population mixte (largement dominée par des entrepreneurs) nous avons pu constater d’une part, la faiblesse du crédit bancaire et surtout des aides à la création d’entreprise, et de l’autre côté, au contraire, l’importance des réseaux de relations sociales informels. Nous ne sommes pas en mesure d’apporter une réponse pertinente à ces observations. Plusieurs questions se posent : (1) le caractère non représentatif de la population étudiée. Les entrepreneures interrogées ont été choisies au hasard ; (2) s’agit-il d’un trait de caractère spécifiquement féminin ? Les femmes sont-elles au sein de la cellule familiale les interlocutrices privilégiées des organismes sociaux (Caisse d’allocations familiales, de sécurité sociale, etc.) ? Ce rôle acquis au sein de la cellule familiale serait ensuite cultivé dans un cadre plus macro-social ? La question mérite d’être posée, mais nous en sommes réduits à des hypothèses en raison des informations dont nous disposons. Ce sujet doit faible l’objet d’un approfondissement ultérieur.

2.5 – Absence de culture entrepreneuriale familiale

19La majorité des entrepreneures interrogées ne sont pas issues d’une famille d’entrepreneurs. Seulement 15 sur 68 le sont. On peut par conséquent, compte tenu des considérations précédentes sur l’autocréation d’emploi, mettre l’accent sur un contexte économique, social et politique particulier qui a conduit ces femmes à devenir entrepreneures, non par tradition familiale. Les difficultés à s’insérer sur le marché du travail conduisent à créer leur entreprise afin d’être indépendantes. Comme nous l’avons mentionné plus haut. D’autres enquêtes tendent à montrer au contraire que les entrepreneures ont plus que leurs homologues masculins baigné dans une culture entrepreneuriale pendant leur enfance. Ce n’est pas le cas pour notre part. Peut-on parler dans ces conditions de l’émergence d’un nouveau phénomène social à Dunkerque ? C’est un peu difficile de l’affirmer en raison de la faiblesse de la culture entrepreneuriale dunkerquoise d’une manière générale.

20Les entrepreneures soulignent implicitement qu’elles n’ont pas été influencées par leurs parents pour prendre la décision de créer leur entreprise (seulement 11 sur les 68 interrogées ont déclaré avoir été influencées par leurs parents). Nous n’avons pas observé (comme cela a été le cas dans le cadre des enquêtes ci-dessus mentionnées) une espèce de substitution entre les réseaux de relations sociales informels et les réseaux de relations sociales institutionnels. Si l’entrepreneure crée son entreprise dans le prolongement de la cellule familiale (enfant, secteurs d’activité), d’un autre côté, nous constatons qu’elles semblent confrontées au sein de leur famille à une grande solitude et qu’elles créent leur entreprise grâce au soutien des institutions d’aide à la création d’entreprise, y compris les banques. A travers des discussions informelles avec les intéressées, nous avons pu constater l’importance des stages de formation à la création d’entreprise. Ce constat est très intéressant dans la mesure où il n’apparaissait pas du tout dans les enquêtes précédentes menées dans le cadre du programme de recherche sur l’entrepreneuriat par les chercheurs du Lab. Rii. Est-ce parce que les femmes sont davantage intéressées par ce type d’institutions ? Si la réponse est positive, nous devons aussi en expliquer le pourquoi ce qui présente un ensemble de difficultés évidentes : pour des raisons sociales ? Culturelles ? Liées au genre ? En formulant ces hypothèses nous ne faisons que poser des questions nouvelles qui devront être approfondies dans le cadre de recherches futures. Les institutions d’aide à la création d’entreprise les plus citées par les entrepreneures sont les suivantes : Flandre Création, Chambre de commerce et d’industrie de Dunkerque, Chambre de l’artisanat et des métiers mais aussi le Centre de formation continue de l’Université du Littoral Côte d’Opale. Comment les entrepreneures qui ont sollicité une association ont-elles appris l’existence de celle-ci ?

21La question est importante au regard des campagnes de publicité qui sont régulièrement menées au niveau de l’agglomération dunkerquoise (notamment par la Chambre de commerce et d’industrie de Dunkerque) pour faire connaître leurs activités. Les résultats de cette enquête tendent à mettre l’accent sur les réseaux familiaux, les amis, les collègues de travail, mais aussi la presse. Au côté de ces réseaux de communication, les entrepreneures ont mis l’accent sur l’information venant de la Chambre de commerce et d’industrie de Dunkerque, les banques, le bouche à oreille, la Chambre des métiers et l’Agence nationale pour l’emploi. Outre le bouche à oreille qui semble bien fonctionner, les institutions relais dans la diffusion de l’information sont : la Chambre de commerce et d’industrie de Dunkerque, l’Agence nationale pour l’emploi et les banques. L’aide apportée par l’association se concentre essentiellement sur le montage du dossier, mais bien d’autres questions sont également abordées : aide financière et morale notamment.

2.6 – Les réseaux sociaux de la création : le poids des institutions

2229 femmes sur 68 ont fait appel à une association d’aide à la création d’entreprise pour mener à bien leur projet. Ce qui est peu a priori (mais comparé aux enquêtes précédentes que nous avons menées, ce niveau de réponse est nettement plus élevé) mais le nombre de réponses pour les administrations publiques est exactement le même, tandis 9 entrepreneures sur 68 déclarent avoir été aidées financièrement pas ses parents. Mais, cela ne signifie pas que les entrepreneures interrogées soient étroitement intégrées dans des réseaux d’affaires. Nous n’avons pas abordé cette question lors de nos entretiens, et elle n’a pas été évoquée par nos interlocutrices. Il s’agit a priori d’une constante comme le montre l’étude de A. Cornet et C. Constantinidis (Cornet, Constantinidis, 2004). Les raisons invoquées par ces chercheures pour expliquer cette situation sont les suivantes : responsabilités familiales, concentration des entreprises féminines dans des secteurs d’activité qui intéressent peu les réseaux d’affaires traditionnels, constitution des réseau sur une base informelle qui favorisent indirectement les hommes.

23L’aide des parents est essentiellement morale… ce qui est également le cas des amis. Les conjoints ont également leur place dans la création d’entreprise puisque 41 entrepreneures précisent que leur conjoint les a aidées. Le soutien du conjoint est essentiellement moral, comme pour les parents et les amis. Mais son aide est parfois plus concrète : caution pour l’obtention d’un prêt bancaire, installation de l’entreprise, livraison, garde des enfants, travaux dans l’entreprise, conseils pour monter le dossier de financement, gestion, comptabilité, etc.

24D’une manière générale, nombre d’entrepreneures soulignent que leur conjoint a partagé leur engagement dans la création de leur entreprise, qu’ils ont organisé leur temps de travail en conséquence, etc. La formule qui revient souvent dans la bouche des entrepreneures est : « il m’a accompagnée » est révélatrice de l’attitude positive de certains époux. Mais, les époux ne travaillent pas dans l’entreprise : seulement 12 d’entre eux travaillent avec leur épouse. Le soutien du conjoint est essentiellement ponctuel et surtout il se manifeste au moment de la création : 34 entrepreneures déclarent que leur conjoint les ont aidées au moment de la création. C’est essentiellement un soutien moral. Mais, en dépit de ces différents types de soutien, la création d’entreprise reste une aventure solitaire puisque 55 entrepreneures sur 68 ont créé leur entreprise seule, sans associé.

25Mais, d’un autre côté, seulement dix entrepreneures ont mobilisé leurs relations de travail pour créer leur entreprise (en général leur ancien employeur). Leur apport a été essentiellement moral, mais aussi financier, quelques-uns ont aussi apporté des conseils au moment de la création. Seulement 11 entrepreneures sur 68 ont créé avec un(e) associé(e). Leur associé(e) (sur lequel ou laquelle nous avons peu de détails) est issu du milieu familial, non du cadre des études ou de l’exercice d’une activité professionnelle. Cette remarque nous conduit à mettre l’accent sur l’importance du réseau familial qui est aussi étroitement inséré dans un territoire géographiquement défini.

3 – Problemes et solutions

3.1 – Un problème récurrent : la gestion du temps

26Les entrepreneures interrogées ont pour la plupart confiance dans l’avenir de leur entreprise et ne sont pas confrontées à des difficultés en général, de recrutement en particulier. Les raisons permettant d’expliquer la difficulté de recruter se divisent grossièrement en deux parties, d’une part les difficultés relatives à l’attitude négative des jeunes (car c’est essentiellement d’eux dont il est question) face au travail, d’autre part les difficultés relatives au poids excessif des charges sociales. Mais, ce type de remarque n’est pas propre aux entrepreneures.

27La question de la difficulté de recruter le personnel adéquat n’est pas donnée d’emblée, elle est diluée dans un ensemble de problèmes qui touchent à la fois la gestion de l’entreprise, les charges jugées excessives, et la gestion du temps. Pour certaines entrepreneures, cette question de la gestion du temps semble particulièrement préoccupante. L’une des entrepreneures interrogées évoque aussi la question du stress. Mais, nous devons noter que les difficultés ainsi présentées ont été formulées par seulement 20 entrepreneures sur les 68 que nous avons interrogées, soit un très petit nombre d’entre elles. La question est à présent de savoir si les 48 restantes ne rencontrent pas de difficultés particulières dans l’exercice de leur activité ou bien si elles ne sont pas capables de les identifier parce que (c’est une hypothèse), elles sont soumises à un stress trop intense.

28Les entrepreneures qui ont confiance dans l’avenir de leur entreprise (elles n’ont été que 40 sur les 50 qui se sont déclarées confiantes) le justifient en premier lieu à partir de leur entreprise et de leur propre attitude et moins sur l’environnement économique et social. L’environnement de l’entreprise est parfois perçu d’un point de vue positif (marché porteur par exemple), mais il est également fréquemment considéré comme un frein au développement de l’entreprise (référence fréquente au contexte politique agité de l’époque et aux manifestations étudiantes qui ont marqué cette période).

29A la question : comment surmontez-vous les difficultés auxquelles vous êtes confrontée, nous obtenons deux grands types de réponses, d’une part les réponses d’ordre technique (demander un découvert, employer un comptable, améliorer la gestion des stocks, etc.), d’autre part les réponses d’ordre psychologique pour se donner du courage mais sans identifier avec précision la nature du problème : « je prends sur moi », « je travaille encore plus », « je vais de l’avant », etc. A priori, on constate un certain équilibre entre les réponses d’ordre technique et les réponses d’ordre psychologique en la matière.

3.2 – Etre une femme, est-ce un handicap ou un atout ?

30Nous avons demandé aux entrepreneures si elles considéraient que le fait d’être une femme avait été pour elle un frein pour mener à bien leur projet entrepreneurial. 29 entrepreneures sur 68 ont déclaré ne pas avoir été confrontées à des problèmes particuliers en tant que femmes. Si des difficultés se présentent c’est davantage dans la gestion du temps et dans l’articulation entre activité professionnelle et vie familiale. Nombreuses sont les entrepreneures qui se plaignent du temps très important que leur prend leur activité professionnelle et sur le manque de temps à consacrer à leurs enfants lorsqu’ils sont très jeunes. « Ils ont besoin de leur maman », déclare l’une d’entre elles. D’autres entrepreneures cependant qui exercent un métier de femme (c’est notamment le cas dans la coiffure et les soins esthétiques) la question ne se pose pas. Notons ce point pour conclure que certaines entrepreneures se plaignent de difficultés avec leurs fournisseurs qui feraient preuve d’une certaine arrogance vis-à-vis de leurs clientes.

31D’une manière générale, les entrepreneures interrogées considèrent qu’il n’y pas de différences fondamentales entre les hommes et les femmes face à la création d’entreprise : 35 sur 68. Nombre d’entre elles privilégient les qualités de l’individu : travail, courage, volonté, sérieux, etc. Nombre d’entrepreneures ont déclaré qu’elles travaillaient énormément au point de réduire à la portion congrue le temps consacré aux loisirs et à la famille. Travailler 10 heures par jour, ne prendre qu’une semaine de vacance par an sont aussi des pratiques courantes pour nombre d’entrepreneures (Fouquet, 2005).

32Mais, certaines femmes (elles sont cependant largement minoritaires) considèrent que les institutions sont faites et dirigées par des hommes et que cela handicapent forcément les femmes. Celles-ci sont confrontées à un problème majeur qui est les enfants. Pour favoriser l’accès de la création d’entreprise aux femmes, nombre d’entre elles considèrent qu’il faut développer les formes de garde des enfants et nombre d’entre elles insistent sur la flexibilité de celles-ci. D’un autre côté, si certaines femmes mettent en avant le rôle de leur conjoint (son attitude conciliante face au projet de son épouse), la plupart des entrepreneures interrogées considèrent que la réussite ne peut venir que d’elles-mêmes, de leur courage, de leur ténacité. « Ne pas baisser les bras », est une phrase qui est revenue à plusieurs reprises lors des entretiens.

Conclusion

33Les femmes ont-elles en matière de création d’entreprise, mais également dans leurs pratiques au quotidien une façon différente de gérer leur entreprise ? Les raisons qui les conduisent à devenir entrepreneures sont-elles différentes comparées à celles des hommes. C’est à ces questions que nous avons tenté d’apporter des éléments de réponses en réalisant une enquête auprès de 68 entrepreneures de l’agglomération dunkerquoise. Les réponses que nous avons formulées n’ont pas vocation à l’universalité pour deux raisons majeures, d’abord parce que ces entreprises sont situées sur un territoire donné marqué par une longue crise industrielle et qui fait l’objet depuis une trentaine d’années d’un processus de restructuration. Ce cas de figure de par ses spécificités économiques et sociales n’est pas reproductible dans une autre agglomération française. D’autre part, notre enquête ne porte que sur 68 entrepreneures, soit un nombre relativement faible. Mais, nous avons essayé de contourner ce biais en interrogeant des entrepreneures d’âge différent et qui ont créé leur entreprise à des périodes différentes, entre les années 1960-1970 jusqu’à aujourd’hui. Les plus jeunes sont a priori surreprésentées. Est-ce un effet des mesures visant à faciliter la création d’entreprise prises depuis les années 2000 ? C’est assez difficile à établir, mais c’est très probable.

34Quelles sont les conclusions principales que l’on peut tirer de cette enquête ?

351/ Les femmes apparaissent relativement seules face au processus de la création (peu de femmes ont créé en coopération avec un associé). Certes, elles soulignent le rôle de leur conjoint (quand il a été positif), de leur entourage proche d’une manière générale, et le rôle des institutions d’aide à la création d’entreprise auxquelles elles se sont adressées, par rapport aux enquêtes précédentes que nous avons menées, les femmes les ont largement consultées. Mais, lorsque on leur demande s’il faut posséder des qualités particulières pour créer une entreprise et la faire vivre, elles privilégient leurs qualités propres : travail, courage, volonté, ambition, ténacité, etc.

362/ Elles critiquent modérément les institutions d’aide à la création d’entreprise. Certaines affirment qu’elles sont créées par des hommes et connaissent mal les problèmes spécifiques des femmes (nombre d’entre elles regrettent de ne pas avoir eu assez de temps à consacrer à leurs enfants). Pourtant, nombre d’entre elles notent qu’elles ont pu poser toutes les questions qu’elles souhaitaient et qu’elles ont obtenu les réponses qu’elles attendaient.

373/ La plupart des entrepreneures interrogées ont créé, semble-t-il, par goût d’entreprendre et moins sous la contrainte de l’emploi. Certes, les considérations d’ordre économique et financier ne sont pas absentes, mais nombre de femmes qui cherchaient par la création d’entreprise le moyen d’être indépendante, y sont-elles parvenues ? C’est une autre question.

384/ Nous constatons cependant que le secteur de création n’a pas été choisi au hasard, mais qu’il s’inscrit dans le projet professionnel de l’entrepreneure. Celle-ci a créé son entreprise dans le secteur d’activité correspondant à son diplôme et/ou elle dispose d’une expérience professionnelle. C’est un projet a priori bien préparé. Mais, parmi les entrepreneures que nous avons interrogées en 2006, quelle sera la pérennité de leur entreprise ?

395/ Les entrepreneures que nous avons interrogées (surtout les plus jeunes d’entre elles) ont largement sollicité les associations d’aide à la création d’entreprise et se sont quelque peu désolidarisées de leurs familles, y compris pour financer la création de leur entreprise. Tout se passe comme si la femme s’éloignait de la cellule familiale (parents et conjoint essentiellement) pour créer son entreprise, mais s’en rapprochait dans la mesure où celle-ci constitue le prolongement direct de la cellule familiale. La question de la garde des enfants, évoquée à plusieurs reprises, le montre largement. Mais, est-ce bien une spécificité féminine ? Cette spécificité n’est-elle pas d’abord le fait des dirigeants des très petites entreprises ?

406/ Nous devons enfin souligné la particularité de la population d’entrepreneures que nous avons interrogées qui est assez homogène du point de vue sectoriel. Elles ont toutes créé leur entreprise dans le secteur des services (en grande partie pour une clientèle de particuliers). Il s’agit essentiellement d’activités à faible valeur ajoutée où le poids des relations sociales (notamment vis-à-vis de la clientèle) est primordial.


Quelques bonnes idées pour être plus efficaces au travail.

Vous voulez rester au top de vos performances  ? N’hésitez pas à essayer toutes les positions
Quelques bonnes idées pour être plus efficaces au travail.

Et si le meilleur moyen d’être performant au bureau était de varier les positions  ? « La station assise prolongée ne favorise ni le dynamisme ni l’efficacité, affirme Odile Duchenne, directrice générale d’Actineo, observatoire de la qualité de vie au bureau. On l’accuse même d’être à l’origine d’une détérioration de la santé des salariés. » L’étude réalisée en 2008 par l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) fait en effet frémir  : rester assis provoquerait des problèmes de digestion, des douleurs lombaires et une diminution des capacités respiratoires, entre autres joyeusetés. Mais la
position verticale prolongée n’est pas non plus la panacée : elle présente autant d’inconvénients, voire plus, que la précédente.

Communiquer debout. L’idéal  ? Changer régulièrement de posture. Ce qu’ont déjà compris les employeurs des pays du Nord. « Aux Pays-Bas et en Allemagne, chez Vodafone, Siemens ou Daimler, il y a déjà plus de vingt ans que la hauteur des tables est réglable », indique Thierry Coste, directeur consulting et services de Steelcase, spécialiste du mobilier et de l’aménagement des bureaux. Vous voulez passer un coup de téléphone ou tenir une réunion  ? Elevez votre bureau à 1,20 mètre. « Debout, la communication est plus aisée, plus spontanée et donc plus efficace », explique Thierry Coste.

Prix à payer. Evidemment, ce confort a un coût  : un bureau réglable coûte de 20 à 100% plus cher qu’une table fixe. Les entreprises installées en France rechignent à mettre la main au portefeuille. A quelques exceptions près. L’année dernière, la direction régionale d’Ile-de-France de Volkswagen est passée au mobilier réglable pour tous ses collaborateurs.

2. Pour mieux décider, think différent

Penser dans une langue étrangère améliore la capacité à prendre des décisions. Non, ce n’est pas le dernier slogan publicitaire du célébrissime Wall Street Institute, mais le résultat d’une expérience récente menée par la très sérieuse Chicago Booth School of Business. Des étudiants américains bilingues disposaient de 15 dollars qu’ils pouvaient consacrer à faire des paris. Ceux qui ont envisagé le problème dans leur langue natale ont été freinés par la peur de perdre leur argent  : seuls 54% d’entre eux ont misé. En revanche, 71% de ceux à qui on avait dit de raisonner en espagnol ont tenté leur chance.

Même pas peur  ! « Nous avons observé que les individus renoncent souvent à saisir une occasion en raison de leur aversion naturelle au risque, a déclaré Boaz Keysar, psychologue à l’Université de Chicago. Nos résultats ont démontré que cette aversion est largement réduite lorsque les gens prennent des décisions dans une langue étrangère. » Des conclusions confirmées par Christophe Haag, professeur à l’EMLyon Business School  : « Notre vocabulaire est généralement moins riche dans une autre langue, et notre appréhension de tout ce qui nous entoure plus approximative. Nous ne nous embarrassons donc pas de broutilles. Notre cerveau va droit au but, il repère immédiatement les informations ou les éléments pertinents pour nous permettre de prendre rapidement la bonne décision. » Un argument supplémentaire pour vous inscrire à cette formation en anglais que vous ne cessez de repousser.

3. Réalisez un vieux rêve de gosse, écrivez sur les murs

Ces trois dernières années, lors du réaménagement de leurs locaux parisiens, les consultants d’Accenture ont vu apparaître une dizaine de salles de réunion, baptisées « propal rooms », d’un genre particulier. Fini, les séances soporifiques où l’on écoute passivement un intervenant commenter son diaporama. Avec le projecteur tactile, chacun peut intervenir directement sur les images projetées au mur. Les modifications sont aussitôt prises en compte par l’ordinateur. Comme le document d’origine est automatiquement modifié en conséquence, plus besoin, pour l’auteur des slides, de perdre du temps à reprendre, après la réunion, toutes les corrections apportées par les participants.

Mur à toucher. Cet appareil futuriste ne fonctionne évidemment qu’avec un écran tactile ad hoc et un stylo spécial. Lorsque, en 2008, Bill Gates avait fait la démonstration du prototype de son « Touch Wall » à l’occasion d’une grand-messe Microsoft, les observateurs, bien que bluffés, étaient restés sceptiques quant à une utilisation concrète par les entreprises. Aujourd’hui, de nombreuses marques se sont engouffrées dans le créneau.

Souplesse et réactivité. Développé par Epson, le projecteur utilisé par Accenture se révèle aujourd’hui un allié précieux pour les consultants habitués à manier un grand nombre de documents et de tableaux. « Les repérages, les corrections et les annotations s’en trouvent incroyablement facilités, constate Marc Thiollier, le DG France d’Accenture. On économise un temps fou, que l’on peut mettre à profit pour peaufiner les propositions des clients. Quant aux réunions elles-mêmes, elles ont gagné en souplesse et en réactivité puisque les participants peuvent se lever et apporter immédiatement des corrections. » Le succès des « propal rooms » est tel que l’entreprise prévoit d’en installer dans d’autres antennes françaises et européennes, comme à Sophia-Antipolis, Bruxelles et Amsterdam.

4. Mieux que l’open space, adoptez le bureau à ciel ouvert

Pourquoi la terrasse ou le jardin de votre entreprise seraient-ils réservés aux fumeurs  ? Et si vous en faisiez une annexe de votre bureau  ? Après tout, aucune loi n’interdit de vous y rendre pour y travailler au lieu d’y boire votre café. Vous pouvez terminer d’y rédiger tranquillement votre rapport sur votre ordinateur portable tout en restant joignable sur votre mobile.

Wi-Fi dans le jardin. Réservées aux salariés des start-up branchées, ces méthodes de travail  ? Ce n’est pourtant pas vraiment le profil du Crédit agricole… En prenant ses quartiers à Montrouge, au sud de Paris, le groupe bancaire a décidé d’alimenter en Wi-Fi ses 4 hectares de jardin, afin que ses salariés puissent y travailler comme s’ils étaient à leur bureau. Des tables et des chaises complètent le dispositif. « De plus en plus d’entreprises intègrent désormais leurs espaces extérieurs dans leur projet d’aménagement des locaux, confirme Odile Duchenne, d’Actineo. Elles misent sur les terrasses, les cours intérieures ou les jardins pour créer un espace de travail plus convivial, favoriser le bien-être de leurs salariés et améliorer au bout du compte leur productivité. »

Chant des oiseaux. Naturellement, il faut apprendre à garder sa concentration dans un environnement qui invite plutôt à la rêverie. Employée au Crédit agricole Immobilier, Anne-Lise le reconnaît  : « Au début, mon esprit avait tendance à vagabonder. Mais aujourd’hui, je ne suis pas plus dérangée par le chant des oiseaux que par les conversations de mes collègues dans les couloirs  ! »

5. Trouvez des idées neuves en jouant aux chaises musicales

Coach et consultante rompue aux pratiques collaboratives, Agnès Avril-Conway est partie en guerre contre ces meetings interminables au cours desquels personne n’ose ouvrir la bouche par peur du regard des autres et qui, au final, ne débouchent sur rien de concret. Son idée consiste à animer des réunions en permutant régulièrement les participants. Un peu sur le mode d’un café convivial où chacun viendrait apporter son grain de sel, puis repartirait. « L’objectif est de faciliter les échanges et de multiplier les propositions », résume-t-elle. Le principe est simple  : il s’agit de former des tables de quatre ou six personnes qui débattent d’un thème donné pendant vingt minutes. « Passé ce délai, tout le monde change de table. Sauf une personne, qui reste pour résumer la teneur des échanges aux nouveaux arrivants. Ces derniers enrichissent le débat à leur tour, complètent les idées évoquées au tour précédent, en donnent de nouvelles. » Ou comment transposer
le jeu des chaises musicales au monde de l’entreprise.

Trois rounds. Le résultat  ? Une variété des points de vue et une plus grande liberté d’expression  : « Moins on est nombreux et plus
on prend souvent et facilement la parole. » De cette manière, les discussions peuvent aussi adopter une tournure plus personnelle, ce qui apporte à chacun une meilleure connaissance des autres et permet ensuite de mieux travailler ensemble. Au bout du troisième round, chaque animateur de table fait une synthèse des propositions.

Inventer Mickey. En matière de brainstorming, Agnès Avril-Conway n’est pas la seule à qui les chaises ont donné des idées. Lorsqu’il était en panne d’inspiration, Walt Disney en plaçait trois devant lui. Il baptisait la première « chaise du rêveur », la seconde était celle du réaliste et la troisième, celle du critique. Il s’asseyait alternativement dans chacune d’elles et endossait le personnage correspondant afin de discuter avec lui-même  : « Et si j’inventais une souris parlante  ? – D’accord, mais par où commencer  ? –Attention, le concept n’a-t-il pas déjà été utilisé  ? » Aussi efficace à lui tout seul qu’une salle de réunion pleine à craquer  !

6. Un petit problème à résoudre ? Utilisez les cerveaux disponibles

Chez Bonobo, une marque de jeans filiale du groupe Beaumanoir, lorsque les collaborateurs font une pause au milieu d’une réunion, ce n’est pas pour se la couler douce. Le directeur général, Yann Jaslet, a instauré un rituel bien rodé pour rentabiliser cette coupure : « Le collaborateur qui le souhaite peut alors exposer un problème qu’il rencontre, sans qu’il y ait forcément de rapport avec la réunion, afin que tous les autres lui indiquent des pistes possibles. » Mais n’imaginez pas que chacun réagisse et donne son idée de vive voix : la pause risquerait de s’éterniser. Personne ne parle. Les participants disposent de deux Post-it sur lesquels ils écrivent leur solution, qu’ils donnent au collaborateur. Et la réunion reprend comme si de rien n’était.

7. Pour bosser tranquille, choisissez l’écran total

Et si vous décidiez de vous barricader derrière un mur constitué de trois écrans d’ordinateurs  ? Premier avantage : vous ne verrez plus la tête mal réveillée de votre collègue de bureau. Plus sérieusement, votre efficacité au travail s’en trouvera considérablement améliorée. C’est ce que révèle une expérience menée par le cabinet allemand Fraunhofer spécialisé dans les nouvelles technologies. Les participants ayant testé ce dispositif ont achevé leurs tâches plus rapidement et plus précisément que ceux qui ne disposaient que d’un seul écran. Leur productivité aurait même bondi de 35%.

Séparer les tâches. Ces chiffres n’étonnent pas Catherine Gall, directrice recherche et prospective chez Steelcase : « Travailler sur plusieurs écrans permet de mieux séparer les tâches. Le premier ordinateur peut par exemple afficher les données fixes (traitement de texte, tableaux), le deuxième, celles qui fluctuent (pages Internet) et le troisième, tout ce qui concerne l’administratif et l’emploi du temps (e-mails, carnet d’adresses, agenda). Compartimenter les opérations permet au cerveau de mieux traiter les informations. »

Frais d’ophtalmo. Fini, la déconcentration due à l’irruption d’un e-mail, les multiples applications et documents ouverts en même temps… Scientifiques, éditeurs, ingénieurs, financiers, assureurs, informaticiens : nombreux sont ceux qui y trouveraient leur compte. Reste à convaincre les employeurs d’investir. Et de participer aux frais d’ophtalmo que ces trois écrans devant les yeux ne manqueraient pas de provoquer.

8. E-mail addict, faites une cure de désintox

Ne plus trouver 500 e-mails dans votre boîte en revenant de trois jours de RTT vous soulagerait d’un gros poids  ? « Pas si sûr, rétorque Cécile Demailly, créatrice de la société de conseil Early Strategies. Nous sommes de véritables accros au courrier électronique. Un utilisateur professionnel vérifierait ses messages entre 40 et 50 fois par heure  ! » Selon une étude du cabinet Sciforma, nous sommes dérangés toutes les douze minutes environ par un e-mail. Quelques entreprises ont courageusement tenté de s’attaquer au problème afin de restaurer la productivité de leurs salariés. « Chaque trimestre, nous organisons une journée sans e-mail, explique Philippe Le Disert, DRH de Canon France. Les collaborateurs sont alors invités à décrocher leur téléphone ou à se déplacer pour rencontrer leurs interlocuteurs. »

Pari réussi  : les journées sans courriel ont permis de diminuer de 20%, puis de 30%, le nombre de messages. « De l’avis général, tout le monde est plus concentré ce jour-là et fournit un travail bien plus
approfondi », se félicite le DRH. Pour sa part, Thierry Breton, le
patron de la SSII Atos, veut éradiquer les e-mails internes d’ici un ou deux ans : les collaborateurs de l’entreprise passeraient de cinq à vingt heures par semaine à en lire et en écrire. A terme, l’objectif est de se reporter sur les réseaux sociaux, les plateformes communautaires et les messageries instantanées.

9. L’addiction au mail persiste ? Soyez synthétique.

Devinette : qu’y a-t-il de pire qu’un courrier électronique  ? Un long courrier électronique. Efforcez-vous de faire tenir le contenu de votre message dans la ligne « Objet » en une cinquantaine de caractères, pas plus. Un bon exercice de synthèse, et du temps gagné pour vos destinataires, qui n’ont même plus besoin d’ouvrir votre courrier pour en connaître la teneur. Et si vous êtes vraiment incapable de contenir votre verve, essayez au moins de ne pas entrer dans un dialogue « ping-pong ». « Pour cela, posez des questions fermées plutôt qu’ouvertes, conseille Cécile Demailly, chez Early Strategies. Préférez, par exemple, la formule “Pouvez-vous me répondre avant 16 heures” à “Quand pouvez-vous me répondre ?” »

10. En panne d’inspiration ? Condamnez-vous à l’isolement

Non, il ne s’agit pas d’une énième expérience de téléréalité mais d’une initiative d’Alcatel-Lucent pour stimuler la créativité de ses équipes. Il y a deux ans, plusieurs chercheurs et ingénieurs se sont plaints que les salles de réunions étaient inadaptées aux sessions de remue-méninges. « On nous demandait d’être originaux et innovants dans un univers qui nous rappelait les codes et les vieilles habitudes de l’entreprise », se souvient Fabrice Poussière, ingénieur en R&D.

Huit jours enfermé. C’est ainsi qu’est né le Créativ’Lab, au centre de Villarceaux (Essonne)  : une immense salle de 100 mètres carrés où l’on trouve des poufs, des tables hautes, des Lego, des ampoules, des fils électriques, de vieux téléphones… Tout y est possible ou presque  : travailler, écrire sur les murs, préparer des repas chauds ou piquer un petit somme. Car on s’y enferme jusqu’à une semaine entière. « Nous voulions créer un vrai décalage et une coupure avec le reste de l’entreprise », explique Fabrice Poussière, aujourd’hui responsable du Creativ’Lab. Les chercheurs ne reçoivent plus ni coups de fil ni e-mails. Et les seules ouvertures sur l’extérieur sont de petits hublots.

« Certaines entreprises vont jusqu’à désactiver la borne Wi-Fi la plus proche ou à installer un brouilleur d’ondes afin d’éviter que les téléphones et les e-mails ne viennent parasiter la réflexion », affirme Catherine Gall, directrice recherche et prospective chez Steelcase. A Barcelone, l’opérateur Telefónica a lui aussi opté pour ce genre de procédé. « Au siège, les équipes de R&D peuvent travailler dans une salle nommée Iceberg, dont la décoration évoque la banquise, ou dans une autre, toute verte, imitant la nature », raconte Catherine Gall.

Effet à durée limitée. Mais reste-t-on vraiment créatif toute une semaine à huis clos  ? « Six jours constituent une limite, admet Philippe Auriol, consultant chez Safran et Co. On finit par apprivoiser les lieux, par y avoir ses habitudes. Et l’effet stimulant s’essouffle. La créativité se nourrit aussi du contact avec le monde extérieur. »

Céline Deval

Noir et entrepreneur | Développer l'esprit entrepreneurial dans la communauté noire

Il y a en ce moment, une sorte d’émulation autour de l’entreprenariat. Vouloir créer son entreprise est un souhait qui touche beaucoup de femmes noires dans la diaspora ici France et plus globalement en Europe.

Job] 7 conseils pour donner le meilleur de soi-même au travail

Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder ce qu’il se passe sur le net. On voit de plus en plus d’article sur le web qui aborde la création d’entreprises par de jeunes femmes noires dynamiques.

On observe également sur les réseaux sociaux une effervescence sur l’entreprenariat des femmes noires à travers notamment la multiplication des groupes et page Facebook.

Et moi-même, en me rendant ces derniers mois, dans différents évènements sur le thème de l’entreprenariat en région parisienne, j’ai pu constater que les femmes noires étaient bien représentées dans les évènements ou je suis allé.

Alors je me demande mais d’où vient cette motivation qu’ont les femmes noires pour se lancer dans l’entreprenariat ? Il y a selon moi plusieurs pistes de réponse. Et c’est cela que j’ai envie d’aborder dans mon exposé.

Premièrement, j’ai envie de te dire que l’esprit entrepreneuriale est quelque part ancré dans la femme noire. Pour illustrer mes propos j’ai envie de faire allusion à l’image de la vendeuse de rue en Afrique, qui vend des produits comme les arachides, les piments, les tissus sur le bord de la route

Ce sens du commerce qu’a la femme africaine trouve ses origines dans l’organisation des sociétés traditionnelles africaines. Les tâches agricoles et la vente des récoltes étaient réservé aux femmes tandis que les hommes s’occupaient eux des tâches plus physique comme les activités artisanales ou la pêche.

Deuxièmement, il faut rappeler que la situation des femmes noires en occident n’est pas évidente. Et là encore, j’ai envie de te faire une illustration en citant les paroles d’un chanteur qui disait dans une de ses chansons je cite : « tu veux un taff (3 petits points) t’as qu’à être blonde ».

Le fait est que ce n’est pas évident pour une femme noire de trouver du travail car elle peut être discriminer triplement : à cause de son genre, de ses origines et voir même de son statut social puisque selon la ou vous vivez votre adresse postale peut vous renvoyer à l’étiquette de banlieusarde.

Troisièmement, la société occidentale pousse les femmes à faire de longue étude et une fois rentré sur le marché du travail, ces mêmes femmes vont se concentrer sur l’évolution de leur carrière professionnelle dans leurs premières années dans la vie active et parfois même au détriment de leur vie de couple et familiale.

Du coup, se lancer dans l’entreprenariat pour une femme noire, mais aussi pour les femmes de manière général, surtout quand l’activité est gérée depuis la maison, peut être un bon moyen pour de concilier vie familiale et vie professionnelle.

Enfin, quatrièmement, l’envie d’entreprendre pour les femmes noires survient tout naturellement lorsque l’entreprise créée va résoudre un problème qui concerne directement les femmes noires.

C’est le cas de toute les entreprises créées qui touchent à l’univers du cosmétique, de l’esthétique et de la mode. C’est ce qui explique qu’il y un boom d’entrepreneuse afro qui se lance sur le créneau des soins pour la peau, de la coiffure du chevu crepu, etc.

Si tu souhaites recevoir davantage de conseil sur l’entreprenariat ET si tu as envie de faire partie de la communauté des noirs qui entreprennent, je t‘invite à rejoindre la newsletter en cliquant sur le lien dans la description.

Ça te permettra de recevoir le guide que je t’offre qui s’appelle les 4 clés pour atteindre la liberté financière et en plus tu seras tenu à jour quand je publierai un nouvel article ou un nouveau podcast.

A bientôt c’était Romuald pour Noir et Entrepreneur.

Les 10 bonnes raisons de se lancer en tant que femme entrepreneure

Vous avez toujours été salariée parce que vous pensiez que c’était la voie unique pour une femme. Pourtant, vous sentez que quelque chose vous déplaît dans ce modèle : le manque d’autonomie, des tâches qui n’ont pas réellement de sens… Et si vous vous lanciez en tant que femme entrepreneure 

Voici 10 raisons de développer votre business au féminin.
D'où vient la motivation des femmes noires pour entreprendre ...

1. Devenir femme entrepreneure pour s’émanciper

Faire ses propres choix sans rendre de compte à sa hiérarchie, prendre ses décisions en matière de gestion, d’organisation et de stratégie commerciale… Beaucoup de femmes en rêvent mais n’osent pas franchir le pas !

Pourtant, aujourd’hui, 30 % des entreprises françaises sont montées et dirigées par des femmes. Avant de démissionner ou se lancer, il faut bien sûr avoir conscience que toutes les responsabilités reposeront sur vous. Mais c’est aussi la garantie de connaître l’autonomie professionnelle.

2. Échapper au stress et à la frustration

Dans certains domaines, le salariat, est synonyme de pression. Votre supérieur vous demande d’exercer selon sa méthode, au rythme qu’il vous impose.
En devenant votre patronne, vous travaillez en pleine conscience, sans subir les frustrations et le stress qui peuvent parfois peser en tant qu’employé.

3. Créer son propre emploi

Nous avons toutes en tête les séances d’orientation proposées à l’école pour déterminer le métier de nos rêves. A l’époque, vous n’aviez pas connaissance de la moitié des professions qui existent actuellement.
De nouveaux métiers s’inventent tous les jours, pour peu que l’on soit inspiré ! Vous pouvez créer un business au féminin à votre image, qui véhicule vos valeurs et votre engagement.

4. L’autonomie financière

Même s’il faudra du temps pour vous dégager un salaire, il y a fort à parier que votre entreprise, si elle repose sur des bases solides, vous permettra un jour de gagner plus d’argent que le salariat. N’hésitez pas à réaliser un plan de financement afin de visualiser à court et moyen terme la rentabilité de votre activité.

5. Devenir femme entrepreneure pour se challenger

Créer votre business est aussi une façon de vous renouveler professionnellement, de produire du changement dans votre quotidien, de vous lancer un défi qui vous tient à cœur.
Une enquête réalisée en février 2020 par France Active et Bpifrance révèle que les femmes entrepreneures voient dans ce projet un moyen de donner du sens à leur vie professionnelle et concrétiser une idée personnelle. Se lancer dans un projet qui vous stimule, c’est l’assurance de sa réussite !

6. Un emploi du temps plus flexible

Cette même étude indique que, pour 1 femme sur 3, la création d’entreprise permettrait d’avoir un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Cet avantage n’est pas négligeable, surtout pour une femme ! Il faudra vous armer d’outils d’organisation pour mener à bien votre business, mais vous pourrez choisir vos horaires, vos dates de vacances…
Le télétravail se présente aussi une bonne option pour une plus grande flexibilité dans votre quotidien.

7. Développer ses compétences et sa créativité

Lorsque l’on devient femme entrepreneure, sortir de sa zone de confort pour aller explorer de multiples compétences est indispensable : gestion de projet, communication et marketing, management …
La richesse de ces enseignements vous sera forcément bénéfique ! Les rencontres et les échanges seront également les moteurs de votre créativité.

8. Gagner en confiance

Le fait de créer votre business, le voir grandir et réussir se révèle une source de satisfaction sans précédent. Malgré les obstacles, vous apprenez à toujours envisager de nouvelles solutions pour faire avancer votre projet.
Un bon moyen de prendre confiance en vous et gagner le respect de vos pairs !

9. Changer les choses

Choisir d’entreprendre, c’est aussi la possibilité de changer les choses, à votre niveau. Votre business peut servir le bien commun, parce qu’il offre un service innovant, parce qu’il vient en aide à des personnes dans le besoins, ou tout simplement si vous embauchez.

10. Devenir femme entrepreneure car le contexte est favorable à la création d’entreprise

L’accompagnement et le soutien des femmes entrepreneures n’a jamais été aussi important. Aides financières, prêts bancaires, concours et prix…
De nombreuses organisations, sur votre territoire, s’engagent dans le sens des femmes entrepreneures. Les réseaux d’entraides, associations et clubs, dans votre ville ou même sur le web, vous permettent d’avancer en partageant votre expérience et dans un échange de bonne pratiques avec d’autres entrepreneures.

Conclusion :

Lancer son business au féminin se présente comme une option pour s’épanouir professionnellement et personnellement. Selon une enquête Caisse d’Epargne/CREDOC de 2019, 84 % des entrepreneures françaises sont heures dans leur vie actuelle.

Et si c’était vous ?